La notion de jugement est aussi ancienne que l'humanité. Par exemple, le jugement de l'âme dans l'Égypte antique est un procès où le défunt doit comparaître pour obtenir la vie éternelle. Il existe trois conceptions différentes de cet affrontement judiciaire.
Dans le détail, la pesée du cœur montre le défunt et son épouse respectueusement courbés devant une balance. Le cœur du défunt est placé sur le plateau de gauche, équilibré avec une plume d'autruche sur le plateau de droite, symbole de rectitude et de Maat. Anubis et Thot surveillent le bon déroulement de la pesée et enregistrent le résultat. Derrière, le monstre Ammit, dévoreur des âmes impures, attend. Si le cœur est jugé léger, le défunt est déclaré juste et présenté à Osiris, demandant le statut de bienheureux. Cette scène a inspiré les représentations de la justice dans la Grèce antique et l'Europe médiévale.
Maat, incarnation de l'ordre divin, est la fille du dieu Ra. Son attribut, la plume d'autruche, est utilisé pour peser les âmes des morts. Maat préside les cycles des saisons et des étoiles, maintenant l'ordre divin et éloignant le chaos social. Elle est la gardienne des mœurs et des coutumes.
Symbole de la vérité et de l'honnêteté: La plume de Maat, utilisée dans l'Égypte antique pour peser les âmes, symbolise la vérité et la justice. Elle rappelle que nos actions sont constamment évaluées et que l'intégrité est essentielle.
Plus tard, à l'époque de la Grèce antique, on rencontre Thémis, déesse de la justice. Épouse de Zeus, Thémis est la mère des saisons, du droit et de la justice. Elle incarne la loi divine et l'ordre social, assurant que les coutumes traditionnelles sont respectées. Thémis est souvent représentée tenant une balance, bien que certaines statues brisées ne permettent pas de confirmer avec certitude cet attribut.
La justice romaine est également personnifiée par Justitia, une figure allégorique représentant la force morale du système légal. Depuis le XIIIe siècle, la figure de Thémis avec les yeux bandés symbolise l'impartialité de la justice. Depuis la Renaissance, elle est souvent représentée avec un glaive et une balance, symbolisant à la fois le pouvoir de la justice et l'équité nécessaire pour trancher les conflits.
Les attributs de la justice sont nombreux, incluant le bandeau, le glaive, la balance, le livre et la couronne.
Couvrant les yeux de la justice, il symbolise l'impartialité. La justice doit être rendue objectivement, sans crainte ni faveur, indépendamment de l'identité des accusés. Initialement, ce bandeau était un attribut de la déesse grecque Tyché et de la déesse romaine Fortuna, représentant le destin et la chance. Il a été secondairement attribué à la justice latine.
Impartialité et rationalité : Le bandeau sur les yeux de la Justice suggère que les jugements doivent être impartiaux, basés uniquement sur les faits et non influencés par des préjugés ou des intérêts personnels.
Représentant l'aspect répressif de la justice et l'application des peines, le glaive symbolise aussi le pouvoir de la justice pour trancher les problèmes et les litiges. Être jugé peut être douloureux, car la détermination du juste implique une décision finale et exécutoire. Le glaive est à double tranchant, exerçant la raison et la justice en faveur ou au détriment de chaque partie.
Pouvoir et autorité : L'épée symbolise l'autorité de la justice, capable de trancher les conflits et d'appliquer les peines nécessaires. Elle rappelle que la justice a le pouvoir de faire respecter les lois et de maintenir l'ordre.
Souvent représentée dans la main gauche de la justice, la balance symbolise l'équité et le travail de juge, prenant la mesure de chaque argument pour arriver à une décision équilibrée. La balance est l'un des symboles les plus anciens de la fonction de juger, présente dans plusieurs mythologies antiques pour peser les âmes après la mort.
Symbole de l'équilibre : La balance rappelle l'importance de peser les pour et les contre, de prendre des décisions équilibrées et justes. C'est un appel à la mesure et à la modération dans toutes les actions.
D'autres attributs peuvent être associés à la justice, tels que le livre des textes de loi, la couronne symbolisant la justice comme reine des vertus, le chien représentant la fidélité à la vertu, et le serpent rappelant la nécessité d'éviter le vice. La justice divine peut être représentée par une belle dame portant une couronne avec la colombe du Saint-Esprit, regardant vers le ciel, vêtue d'une robe d'or et tenant une épée et une balance.
La carte de la Justice incarne des concepts universels de vérité, d'équité et d'équilibre. Son symbolisme est profondément enraciné dans les traditions anciennes et rappelle l'importance de l'intégrité et de l'impartialité dans nos vies. Que ce soit en Égypte antique avec Maat ou dans la Grèce et la Rome antiques avec Thémis et Justitia, la justice reste un pilier essentiel de toute société.
Pour illustrer l'idée que la justice dans le tarot a initialement été perçue comme une justice divine plutôt qu'humaine, nous pouvons examiner la carte de la Justice du jeu Visconti-Sforza, créée vers 1450. Cette carte présente une particularité unique : en plus de l'allégorie traditionnelle de la Justice - une belle dame portant une épée et une balance - elle montre un personnage sur un cheval blanc brandissant une épée dans le ciel.
Ce cavalier peut être interprété comme une référence à l'ange Saint Michel, connu pour être le défenseur de la justice divine. Une autre interprétation possible est qu'il s'agit d'une allusion au Livre des Révélations, dans la Bible, notamment au chapitre 19, verset 11, qui décrit un cavalier céleste portant une épée.
Il ne faut pas oublier que dans la société médiévale, les chevaliers étaient souvent vus comme des incarnations de la justice. Au-delà de leur rôle de seigneurs de guerre, ils étaient aussi des seigneurs territoriaux, chargés de faire appliquer la justice dans les domaines sous leur garde et protection. Ils étaient donc non seulement des figures militaires, mais aussi des gardiens de la loi et de l'équité dans leurs seigneuries.
La carte de la Justice du jeu Visconti-Sforza offre un aperçu de l'évolution de la représentation de la justice dans le tarot. L'inclusion d'un cavalier, met en lumière la transition entre une justice perçue comme divine et une justice plus humaine. Cette dualité reflète les valeurs de l'époque médiévale où le divin et le terrestre étaient étroitement liés.
La carte de la Justice, dans l'histoire du tarot, a parfois été confondue ou différenciée de celle du Jugement Dernier. À la fin du XVe siècle, la carte de la Justice était numérotée 20 (XX en chiffre romain), ce qui la plaçait entre la carte du Jugement et celle du Monde. Cet ordre est observable dans le jeu de tarot de Budapest.
L'ange de la carte du Jugement appelle les âmes à sortir de leurs tombes pour le jugement dernier, une scène qui rappelle le jugement de l'âme dans l'Égypte antique. Dans le christianisme populaire (et non dans la Bible), on raconte que Saint Michel attend les âmes nouvellement ressuscitées avec son épée et son armure pour décider de leur sort : celles qui iront au ciel, celles qui seront remises au diable et celles qui attendront le jugement dernier dans le purgatoire.
L'image de Saint Michel en armure avec une épée est courante dans l'art du XVe siècle, à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. Le créateur du tarot de Budapest a peut-être vu en Saint Michel une incarnation de la Justice dans l'acte du jugement dernier. Cela suggère que, dans la série originale des Triomphes, la Justice était perçue avant tout comme une justice divine, plutôt que comme une justice humaine, une perception qui évoluera plus tard dans le Tarot de Marseille. On peut cependant en débattre car la balance du la Justice de Budapest est bel et bien penchée. Aussi la 20ème position de Justice, est-elle là pour vraiment évoquer une justice divine, ou est-elle simplement un peu hasardeuse dans l'ordre ? Pendant bien longtemps l'ordre des Triomphes n'a pas été figé (ni leur nombre d'ailleurs, cf. Minchiate), et il a existé plusieurs ordres selon les villes italiennes, Florence, Bologne ou Milan par exemple. Thierry Depaulis et Michael Dummett auraient tendance a penser (sans preuve établie) que l'ordre des 22 Triomphes du Tarot de Marseille viendrait de celui de Milan.
Mais rien n'est affirmée sur la justice "humaine" de la carte, car sur la Feuille de Rosenwald et le tarot de Charles VI, la balance est à l'équilibre tout comme pour les tarots de Visconti-Sforza.
Lorsque le tarot a été adopté par les maîtres cartiers français, la perception de la justice a évolué, intégrant des détails qui modifient radicalement notre compréhension de cette carte. Dans le Tarot de Marseille, la carte de la Justice présente des caractéristiques distinctives qui reflètent cette nouvelle interprétation.
Tout d'abord, on remarque que la balance que tient la Justice n'est pas parfaitement équilibrée. Autant ce détail ne se retrouve que de manière anecdotique sur la feuille de Cary dans les productions italiennes, autant en France, tous les tarots Type I intègrent ce choix : Le coude de la main qui la tient appuie sur le fléau, faisant pencher la balance. Ce détail suggère que la justice n'est plus totalement impartiale ; elle est influencée par des intérêts humains, devenant ainsi une justice partielle. Cela marque une transition claire d'une justice divine à une justice humaine.
Un autre élément notable est le collier que porte la Justice. Ce collier, qui semble être une extension de ses cheveux, peut rappeler une corde enroulée autour de son cou. Le collier en forme de corde peut symboliser le poids des décisions judiciaires et la responsabilité qui incombe à ceux qui administrent la justice. Cette représentation renforce l'idée que la justice est un domaine complexe et souvent chargé de conséquences lourdes pour ceux qui en portent la charge. Mais cette image ambiguë peut aussi représenter la Justice comme une victime de ses propres décisions et jugements, soulignant les complexités et les contradictions inhérentes au système judiciaire.
La couronne de la Justice, ornée d'un diadème, symbolise sa fonction intellectuelle et ses capacités cognitives remarquables. Cela suggère que la justice nécessite une grande intelligence et une réflexion profonde pour être appliquée correctement.
Enfin, les voiles ou draps derrière la figure de la Justice dans le Tarot de Marseille de type I semblent former des ailes. Cependant, il est important de noter que dans le tarot de Marseille, il n'y a que quatre anges (L'Amoureux, Tempérance, Le Diable, Le Jugement) et la Justice n'en fait pas partie. Ces voiles peuvent également rappeler le voile de la Papesse, signifiant que la Justice, tout comme la Papesse, dévoile la vérité et révèle ce qui est caché. Le parallèle avec la Papesse et son voile indique que la justice implique la révélation de la vérité, nécessitant une approche méthodique et éclairée.
Dans le Tarot de Marseille de type II, la représentation de la Justice évolue à nouveau. La balance redevient équilibrée, et le voile derrière elle prend la forme d'un trône ou d'une chaise à haut dossier, indiquant une stabilité et une impartialité retrouvées.
Les maîtres artisans du Tarot de Marseille ont été influencés par les traditions artistiques de leur époque. Les motifs classiques de la justice, tels que vus dans les sculptures et les peintures, ont fourni un modèle clair pour l'iconographie de la carte. L'utilisation de la balance, de l'épée et de la figure assise sont des emprunts directs à ces traditions artistiques, garantissant que le symbolisme de la carte serait immédiatement reconnaissable et résonnerait avec les notions d'équité et de rectitude morale.
A l'étranger, il faut noter que le voile ou les draps dans le dos de la justice ont pu inspirer les maîtres quartiers italiens ou belges à tel point qu'ils ont transformé ces draps en ailes. La justice a été ainsi transformé en ange tel qu'on peut le voir dans le tarot de Carlo della Rocca de 1835 ou encore le tarot Strambo de la fin du 19e siècle.
L'interprétation de la carte de la Justice a évolué avec l'influence de divers occultistes français. Oswald Wirth, un célèbre occultiste, a donné à la carte une dimension sévère en soulignant les pointes aiguës de la couronne et de l'épée. Selon Wirth, ces éléments représentent la rigueur nécessaire de la justice pour rétablir l'équilibre social à travers la punition. Cela peut être enrichi par l'idée que la justice n'est pas seulement punitive, mais aussi préventive, cherchant à dissuader les comportements injustes et à promouvoir une société harmonieuse.
Les plateaux de la balance symbolisent les hauts et les bas inévitables de la vie, rappelant que les fluctuations entre les bons et les mauvais moments sont une constante. Dans cette perspective, la justice est perçue comme une force régulatrice, essentielle pour maintenir l'ordre et l'équilibre au sein de la société. Cette idée pourrait être complétée par la notion que la justice vise à équilibrer ces forces opposées, offrant une perspective plus nuancée et intégrative de l'ordre social.
Les occultistes mettent également en avant des valeurs telles que la conduite morale, la piété, l'accord social et la bonne administration. Une société ordonnée est comparée à un ménage bien géré, dirigé par une femme au foyer compétente qui organise le chaos, met les choses en ordre et distribue les biens de manière rationnelle et mesurée. Cette analogie illustre l'importance de l'organisation et de l'équité pour le bon fonctionnement de la société. La comparaison de la justice à une femme au foyer compétente qui organise le chaos et met de l'ordre peut être enrichie par une discussion sur le rôle de la justice dans la gestion des conflits et des désordres sociaux. La justice, en tant qu'institution, joue un rôle crucial dans la médiation des disputes et la distribution équitable des ressources.
Arthur Edward Waite, un autre influent occultiste, partageait cette vision de la justice comme pilier d'une société bien organisée où toutes les composantes travaillent harmonieusement ensemble. La carte de la Justice, dessinée par Pamela Colman Smith pour le Tarot Rider-Waite, reflète cette conception. La Justice est représentée assise devant un rideau drapé entre deux piliers, une structure similaire à celle de la carte de la Haute-Prêtresse.
Waite souligne que bien que les deux cartes partagent un design similaire, les rideaux s'ouvrent sur des mondes complètement différents. La Haute-Prêtresse révèle des mystères spirituels et cachés, tandis que la Justice expose les réalités tangibles de la moralité et de l'ordre social. La Justice expose les vérités tangibles et les réalités morales, tandis que la Haute-Prêtresse dévoile les mystères spirituels. Cela enrichit notre compréhension de la justice comme une force de révélation et de clarification dans le monde matériel.
La carte de la Justice dans le Tarot des Juges présente une jeune femme équilibriste sur une corde, tentant de franchir le ciel. Sur cette carte, un plateau de la balance contient un cœur, tandis que l'autre porte une plume d'autruche, symbole directement inspiré de la déesse Maât, représentante de la vérité et de la justice. Cette image évoque immédiatement le jugement de l'âme, rappelant la scène de la pesée du cœur dans le Livre des Morts égyptien, où le cœur du défunt est pesé contre la plume de Maât pour déterminer la pureté de son âme. Ici, la carte souligne que la Justice ne consiste peut-être pas seulement à prendre une décision, mais à évaluer les péchés, erreurs et fautes commises.
La difficulté de cette évaluation est mise en évidence par le fait que la jeune femme ne tient pas la balance dans ses mains, mais littéralement dans sa bouche. Cela suggère la complexité de maintenir une position juste et équilibrée. Ses mains restent écartées de part et d'autre de son corps, comme si elle tentait d'équilibrer sa position grâce à elles.
Un autre élément intrigant est le bandeau qu'elle porte, qui couvre seulement un œil, à la manière d'un pirate. Cela pourrait une lucidité particulière dans son jugement, le seul œil ouvert lui permettant de voir et d'avancer. Cela pourrait être interprété comme une allusion à la nature imparfaite de la justice humaine, contrastant avec l'idéal de la justice divine, parfaite et infaillible.
cet oeil ouvert pose aussi la question de savoir si la Justice doit nécessairement avoir une destination ou si elle doit simplement avancer. La Justice, dans ce contexte, semble être un équilibre précaire, où la moindre erreur pourrait entraîner une chute mortelle, symbolisée par l'équilibriste avançant en plein milieu du ciel.
L'image de la jeune femme équilibriste suggère que la Justice est une affaire délicate nécessitant une précision extrême. Cette métaphore peut être enrichie en ajoutant que la Justice doit constamment ajuster son équilibre face aux nouvelles informations et aux changements de circonstances, ce qui en fait un processus dynamique plutôt que statique.
Dans le Wizard Tarot, la carte de la Justice présente une variation intéressante. Au lieu de l'image d'une femme équilibriste sur une corde, nous voyons une jeune femme assise à une table. Cette représentation évoque moins l'idée d'une figure de justice que celle d'une comptable ou d'une usurière. De plus, à côté de la balance, se trouvent des parchemins et une plume, suggérant des contrats à lire ou à signer. La représentation de la Justice comme une comptable ou une usurière dans le Wizard Tarot pourrait être perçue comme une critique ou une réflexion sur la nature de la justice moderne. On peut enrichir cette idée en discutant de la manière dont la justice, dans certaines sociétés, peut être influencée par des considérations économiques et financières.
La présence de parchemins et de plumes suggérant des contrats peut être interprétée comme une métaphore des engagements et des responsabilités dans la justice. On peut enrichir cette idée en parlant de l'importance de l'honnêteté et de l'intégrité dans les affaires juridiques et financières.
Un ajout notable sur cette carte est la présence d'une chouette. Le symbolisme de la chouette, tout comme celui du hibou, est associé à la sagesse, au mystère, à l'intelligence et à la protection. Dans le contexte de cette carte, la chouette symbolise probablement l'intuition, la connaissance et la clairvoyance. Cela suggère que la justice a des capacités d'extra-voyance, lui permettant de voir au-delà des apparences et d'anticiper les problèmes. On peut approfondir ce symbolisme en explorant comment l'intuition et la clairvoyance jouent un rôle dans les décisions justes et équilibrées, et comment elles complètent la logique et la rationalité.
Les fenêtres derrière la jeune femme me rappellent celles de la Renaissance, évoquant la bourgeoisie de cette époque. Cela renforce l'idée que cette figure représente davantage une jeune bourgeoise tenant la comptabilité de ses affaires plutôt qu'une magicienne ou une allégorie de la justice. Les fenêtres de style Renaissance et l'évocation de la bourgeoisie ajoutent une couche historique à la carte, permettent de discuter de l'évolution de la justice au cours des différentes époques et comment les contextes historiques et culturels influencent notre perception de la justice. Cependant, il est important de noter que ma perception de cette carte est sans doute loin de correspondre à l'intention originale du créateur du tarot ! ^_^
Dans le tarot d'Histoire de Sorcière, la carte de la Justice présente une jeune femme portant un bandeau blanc qui ne couvre qu'un seul œil, laissant l'autre ouvert. Cette particularité symbolise une vision partielle, mais cette fois-ci, l'œil ouvert n'est pas utilisé pour avancer sur une corde raide, comme dans le tarot des Juges, mais pour se concentrer sur le livre de loi qu'elle tient sur ses genoux. Cela suggère que la justice surveille les lois qu'elle doit appliquer.
L'idée que la justice ait un œil ouvert sur le livre de loi renforce l'importance de l'application des lois dans le processus de justice. On peut enrichir cette notion en discutant de l'importance de l'équilibre entre la connaissance des lois et l'application pratique de celles-ci. La justice ne doit pas seulement être une interprétation rigide des lois, mais aussi une application qui prend en compte les circonstances uniques de chaque situation.
L'accent mis sur le livre de loi rappelle l'importance de la légalité et de la structure dans les systèmes de justice. Cependant, cette focalisation peut également être vue comme une critique potentielle de la justice rigide qui ne laisse pas de place à la flexibilité et à l'empathie. On pourrait enrichir ce point en discutant de l'importance de l'humanité dans l'application de la loi, et comment une justice trop rigide peut parfois manquer de compassion.
Les plateaux de la balance sont ici occupés par un chat blanc et un chat noir. Cette représentation renvoie au sens original de la balance, celui de peser le pour et le contre, et de mettre en balance les forces opposées afin de juger équitablement une situation. Les chats, symbolisant peut-être les forces opposées du bien et du mal ou des aspects positifs et négatifs, semblent prêts à se confronter, illustrant les tensions et les oppositions inhérentes à toute décision de justice.
Les chats peuvent être vus comme des symboles des dualités présentes dans toute situation : bien contre mal, positif contre négatif. Cette interprétation peut être approfondie en explorant comment la justice doit constamment équilibrer ces forces opposées pour atteindre une décision équitable. On pourrait également discuter de l'importance de la dualité et de la complémentarité dans les décisions judiciaires.
Dans le Tarot True Heart, la carte de la Justice propose une représentation unique des plateaux de la balance, qui contiennent le soleil et la lune. Cette symbolique évoque non plus des forces contraires et inconciliables, mais des éléments complémentaires. Car le soleil et la lune se succèdent dans leur course à travers le ciel, illustrant une harmonie et un équilibre parfait. C'est une approche intéressante pour envisager la résolution des conflits et des dilemmes moraux. On pourrait approfondir cette idée en explorant comment cette perspective pourrait s'appliquer dans des contextes de justice restaurative ou communautaire. L'image de la balance en équilibre parfait, avec le soleil et la lune, peut aussi symboliser la nécessité d'équilibre et d'empathie dans la justice. Une justice équilibrée prend en compte non seulement les faits, mais aussi les contextes et les circonstances particulières de chaque situation.
Cette interprétation nous éloigne d'une vision manichéenne de la justice, où il s'agit de peser le bien contre le mal. Au lieu de cela, elle nous invite à voir les forces en présence comme complémentaires, coexistant en équilibre, plutôt que comme des antagonistes irréconciliables. Cela offre une perspective plus nuancée et enrichissante pour aborder les problèmes ou les situations de blocage. En reconnaissant les forces comme compatibles et susceptibles de s'harmoniser, on peut trouver des solutions équilibrées et constructives.
Le fait que les pieds de la jeune femme soient posés sur une épée rappelle l'expression "être sur le fil du rasoir", et évoque la difficulté et la périlleuse nature de rendre la justice. Cette image renforce l'idée que la justice est un exercice délicat, nécessitant une grande précision et un équilibre constant. On pourrait discuter de l'importance de la prudence et de la réflexion dans les décisions de justice, ainsi que des risques inhérents à une application trop rigide ou trop laxiste des lois.
La carte de la Justice dans le Tarot Light Seer's peut sembler assez conventionnelle au premier regard, avec une femme tenant une épée ou un sabre qui sert de fléau à la balance, d'où pendent deux coupes. Cependant, cette carte se distingue par sa symétrie verticale parfaite, symbolisant l'équilibre, un principe essentiel de la justice.
En examinant plus attentivement, on observe également une symétrie horizontale. Sous le visage de la femme, qui a les yeux fermés, se trouve son reflet inversé, aux yeux ouverts, mais dans une ambiance plus sombre. Cette dualité montre un côté lumineux où la femme refuse peut-être de voir certaines vérités, et un côté sombre où elle accepte de voir les aspects négatifs et la noirceur des choses.
La femme aux yeux fermés dans la lumière et ouverts dans l'obscurité souligne une idée profonde : la justice n'est pas seulement une question de voir ce qui est évident, mais aussi de reconnaître ce qui est caché ou inconfortable. Cette notion est essentielle dans la divination et le développement personnel, où la compréhension de soi passe par la reconnaissance de ses propres ombres et lumières.
La symétrie dans la carte de la Justice du Tarot Light Seer's, avec ses aspects lumineux et sombres, rappelle le concept de dualité inhérent à la justice. La justice doit non seulement être impartiale mais aussi capable de reconnaître et d'équilibrer les forces opposées. Cela rejoint la tradition ésotérique où la Justice est vue comme un principe d'équilibre universel, harmonisant le bien et le mal, le jour et la nuit.
La position de l'épée est aussi notable : la femme la tient juste en dessous de son menton, comme si elle était prête à être décapitée. Cela rappelle la corde de cheveux autour du cou de la Justice dans le Tarot de Marseille, soulignant une fois de plus le caractère périlleux de la justice. Ce symbole montre que l'on peut facilement être blessé par la justice des autres ou en cherchant à se faire justice soi-même.
En effet la carte m'invite à me poser la question de savoir si l'on doit se faire justice soi-même ou laisser la justice être rendue par des institutions établies. Cela soulève des réflexions sur la légitimité de la justice personnelle versus la justice institutionnelle. On pourrait explorer les limites et les dangers de la justice personnelle, ainsi que l'importance de systèmes judiciaires équilibrés et justes pour maintenir l'ordre social.
Des mots-clés pour les 78 cartes pour le Tarot de Marseille et le Rider-Waite-Smith, à glisser dans votre deck favori. Vos dépliants toujours avec vous, à portée de main, pour vos guider dans vos tirages. Grâce à eux, vos interprétations gagnent en richesse et en finesse.
La carte de la Justice ne se limite pas à l'équilibre et au jugement. Cette idée peut sembler provocatrice, mais elle doit être comprise dans le contexte du voyage du Fou. Il faut enviser la Justice lorsqu'elle est replacée dans le contexte du voyage du Fou, entre les cartes de l'Amoureux, du Chariot, et de l'Hermite. Pour bien comprendre la fonction de la Justice, il faut examiner les cartes qui la précèdent (l'Amoureux et le Chariot) et celle qui la suit (l'Hermite).
La Justice dans le voyage du Fou nous parle de la loi de cause à effet, plutôt que d'un jugement impartial rendu par une autorité extérieure. Elle symbolise le principe karmique selon lequel nous récoltons ce que nous semons. Ce n'est pas une décision arbitraire prise par une personne ou une administration, mais un résultat naturel de nos actions.
Dire que la Justice signifie récolter ce que l'on a semé peut paraître similaire à l'idée de jugement, mais il y a une nuance importante. Les conséquences de nos actions ne sont pas déterminées par une force extérieure, mais par la nature même de nos choix et de nos actions. La Justice nous rappelle que les décisions prises par intérêt, plutôt que par le cœur, mènent souvent à des déceptions et des désillusions.
Dans les versions anciennes du Tarot de Marseille, comme celles de Jean Noblet et Jean Dodal, la Justice est souvent représentée avec des draps ou un voile derrière elle, similaires à ceux de la Papesse. Ce voile symbolise la révélation de la vérité, montrant que la Justice expose la vérité de la nature humaine.
Interprétation Symbolique | Sens endroit (Positif) | Légalité, conscience, moralité, ordre, procès, jugement, réparation | Sens envers (Négatif) | Injustice, condamnation, rigidité, illégalité, désordre, déséquilibre, déception, désillusion, laisser-aller |
Interprétation Psychologique | Sens endroit (Positif) | Intègre, honnête, impartial, loyal, droit, équitable, juste, lucide, ordonné | Sens envers (Négatif) | Malhonnête, irresponsable, menteur, arbitraire, partial, insensible |
Conseil | |
Recois selon tes actions passées. Commence par régler ou réparer ce qui doit l'être. Parle avec mesure et agis avec parcimonie. Enfin tranche avec justesse | |
Interprétation Thématique | Amour | Amour équilibré. Relation honnête et loyale. Régularisation officielle. Rupture suite à une infidélité. Attente déçue | Travail | Contrat de travail. Médiation ou dossier aux prud'hommes. Métier dans le Droit. Différent avec l'administration | Argent | Bilan comptable. Résultat en adéquation avec les événements. Faillite. Rémunération honnête (ou non). Paiement de dettes | Famille / Amitiés | Démarches légales (adoption, mariage, succession). Relation équilibrée ou appaisée (mais peut-être froide). Règlement de comptes | Santé | Bilan de santé. Contre-coups d'excès. Recherche d'une vie plus sobre et équilibrée |
Divination / Prédictif | Qui ? | Un juge. Un arbitre. Un médiateur. Une personne d'expérience. Un individu malhonnête | Où ? | Un tribunal. Une administration. Une assemblée. Une place de marché. Son foyer | Quand ? | Un procès. Une réunion de conseil ou d'un comité de direction. Une confrontation avec un partenaire ou un proche | Comment ? | En demandant justice. En restant objectif. En pesant le pour et le contre. En admettant ses torts. En cherchant la juste réponse ou réparation. |
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