Le diable était une présence puissante dans l'Europe chrétienne médiévale et de la Renaissance, il n'est donc pas surprenant qu'il ait fait son chemin dans le tarot. La Bible mentionne le diable de nombreuses fois mais ne décrit jamais son apparence physique. Les artistes médiévaux, inspirés par l'art classique et le folklore local, étaient libres de remplir les détails eux-mêmes. Notre concept du diable est un produit de l'imagination chrétienne médiévale, jetons donc un coup d'œil aux histoires chrétiennes européennes sur le diable, comment elles ont été illustrées et comment ces images ont influencé la carte du diable. Le premier et le dernier livre de la Bible présente le diable comme un serpent ou un dragon. Au chapitre 3 versets 1 à 5 du livre de la Genèse raconte l'histoire familière du serpent dans le jardin d'Éden tentant Ève de désobéir à Dieu. Le serpent n'est pas appelé le mal et il n'est pas identifié au diable. La Bible dit seulement que le serpent était plus subtil que n'importe quelle bête mais une créature maléfique semblable à un serpent figure bien en évidence dans le dernier livre de la Bible. Le livre des révélations raconte l'histoire de saint Michel combattant le dragon et le jetons hors du ciel. Le chapitre 12 dit que Michel et ses anges ont lutté contre le dragon et le grand dragon a été chassé. Ce vieux serpent appelé le diable et Satan qui trompe le monde entier il a été chassé sur la terre et ses anges ont été chassés avec lui. L'archange Michel craignant un dragon et vainquant un dragon était un thème très populaire dans l'art médiéval qui a culminé avec les chefs-d'oeuvre de la renaissance de Raphaël R-A-F-H-A-L-P-O-L-L-A-I-U-O-L-O EDRER. Selon la tradition chrétienne le diable aussi connu sous le nom de Satan ou Lucifer est considéré comme un ange déchu pour les réseaux suivantes. Lucifer était à l'origine un archange de haut rang créé par fait, par Dieu. Cependant son orgueil et son ambition démesurée l'ont conduit à sa chute. Pourquoi? A cause de l'orgueil Lucifer s'est enorgueilli de sa beauté de sa position d'autorité ce qui l'a amené à vouloir rivaliser avec Dieu lui-même. Rebellion en effet il a cherché à obtenir un pouvoir égal ou supérieur à celui de Dieu provoquant une rébellion contre l'ordre divin. Guerre céleste en effet cette rébellion a entraîné une guerre dans les cieux où Lucifer et ses anges rebelles ont été vaincus et expulsés du paradis. Du coup on a les conséquences suivantes en effet suite à sa chute Lucifer est devenu Satan synonyme de ténèbres et de mal. Un tiers des anges l'ont suivi dans sa rébellion devenant ce que nous appelons aujourd'hui les démons. Ces anges déchus ont été condamnés au feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Concernant les interprétations théologiques plusieurs théories existent sur les motifs exacts de la rébellion de Lucifer. Désir d'être semblable à Dieu mais aussi refus de se prosterner devant l'humanité ou encore refus de reconnaître le mystère de l'incarnation et peut-être même jalousie envers l'humanité selon Irénée de Lyon. La chute de Lucifer est souvent interprétée comme un avertissement contre les dangers de l'orgueil et de la rébellion contre Dieu. L'histoire de l'archange Michel qui jette le dragon du ciel nous amène à l'ange Lucifer à qui on fait le même sort. Dans le folklore médiéval Lucifer est identique à Satan et souvent représenté comme un monstre roi gorille. Le souverain de l'enfer tourmentant et mangeant les pécheurs Dieu l'envoie au jugement dernier, le diable en tant que gorille géant a culminé avec les fresques du jugement dernier du début de la renaissance. Le diable de Giotto est typique, Satan domine l'enfer alors qu'il enlève les pécheurs avec deux bouches, l'une située dans son ventre inférieur. Son visage est poilu et semblable à un animal avec des cornes de chèvre sur la tête et des cerfs pour les pieds et son corps est lisse et presque humain. Les dragons qui se battent contre les pécheurs nous rappellent le dragon jeté en affaire par Saint Michel. Alors que la carte du diable acquiert plus de caractéristiques de chèvre inspirée par le dieu Pan et les satyres dans l'art classique en effet Pan était le dieu des forêts et du désert. Les satyres passaient leur journée dans la forêt à boire, danser et pourchasser les nymphes. Il s'agissait de paragon de sensualité et d'auto indulgence dont les habitudes horrifiaient les bons chrétiens. Pan et les satyres étaient liés aux dieux étrusques du monde souterrain. Charun représenté à divers moments avec un visage de chèvre ou monstre, des ailes d'ange, des défenses et aussi des oreilles pointues ainsi que des serpents dans ses cheveux. Tous ces attributs peuvent être retrouvés dans les diables du tarot. Si le diable a des pattes de chèvre et à fourrure pourquoi a-t-il des cerfs d'oiseau pour les pieds ? Les griffes d'oiseaux ont été inspirées par les harpies grecques, les voleuses. Ces esprits qui personnifiaient les rafales de vent arrachaient des gens et les faisaient disparaître soudainement. Les harpies étaient représentées comme des humains avec des ailes et des corps inférieurs ressemblant à des oiseaux. Ils étaient connus des artistes médiévaux en raison de leur apparition dramatique dans l'aîné E N E E de Virgile. Les représentations des harpies dans les manuscrits médiévaux ressemblent beaucoup à leurs homologues de la mythologie classique. Le diable le plus commun dans l'art médiéval ainsi que le tarot est un hybride homme animal avec un corps poilu, des cornes de chèvre et des oreilles d'animaux et des griffes d'oiseaux pour les pieds. Beaucoup de ces caractéristiques apparaissent dans les cartes de tarot ultérieures. Ce diable n'est ni l'ange déchu lucifère ni le monstre des enfers comme nous l'avons vu plus haut, c'est le démon banal qui vous égarde dans les tentations et vous tourmente avec des désagréments mesquins. Quand il est mentionné dans le Nouveau Testament de la Bible, il est décrit comme un menteur, un trompeur, un tentateur, un rebelle contre Dieu et l'antagoniste de Jésus. Certaines des plus anciennes représentations du diable en tant que tentateur et tortureur viennent de manuscrits enluminés représentant la tentation du Christ. Le diable dans le manuscrit de Saint Albain a une posture humaine mais la fourrure sur ses jambes, la queue et les griffes sur les pieds et les oreilles d'animal plutôt que des cornes de chèvre, ses ailes sont colorées, nous rappellent que le diable est un ange déchu. Section suivante, les premières cartes Visconti. Le diable n'apparaît pas dans les cartes peintes à la main du 15e siècle. Il y a des spéculations sur le fait que ces cartes ont été omises ou retirées des jeux personnalisés parce qu'elles étaient trop désagréables. Mais de nombreuses cartes sont manquantes dans ces tout premiers jeux de sorte qu'elles ne sont peut-être pas significatives. Il est à noter que le tarot Milanais Visconti Sforza est presque complet à l'exception du diable et de la tour. Il est donc possible que ces cartes étaient dans le jeu d'origine mais ont été retirées plus tard pour une raison quelconque. Quelques années avant Francesco Sforza et son épouse Bianca Maria Visconti ont commandé leurs cartes à l'atelier Bembo. Bonifacio Bembo a illustré un livre basé sur la légende de Sir Lancelot. Un diable avec deux visages poilus et des ailes géantes figure dans l'histoire. Dans les années 1420 le père de Bianca, le duc Filippo Maria Visconti ordonne l'achèvement d'un livre des heures qui avait interrompu un quart de siècle plus tôt par la mort de l'artiste. Ce diable rendu par Belbelo da Pavia ressemble au diable médiéval tardif typique. Un corps poilu, des cornes de chèvre, des serrettes pour les pieds et tenant un lello à deux volets, un instrument de torture préféré de l'inquisition. Section suivante, les premières cartes. Le diable comme monstre mangeur d'hommes apparaît dans certaines cartes de Bologne. Ces cartes, enfin ces diables ont des cornes et des oreilles de chèvre. Leurs pattes de chèvre se terminent par des griffes d'oiseaux et ils ont un grand visage dans le bas ventre qui apparaît sur les cartes françaises et beiges des siècles plus tard. Section suivante, tarot de ??? les gens que le diable s'apprête à dévorer dans sa bouche de l'enfer sont souvent transportés dans une brouette ou un panier et ceci était une scène populaire dans le théâtre médiéval. Le diable transportant les gens dans un panier sur son dos a fait son chemin en au moins une carte de tarot, malheureusement ce jeu n'existe qu'en feuilles de cartes non coupées. Section suivante, le tarot Budapest donc feuille de Cary et le tarot Rosenwald . Les premières cartes de tarot imprimées représentent des diables qui semblent malins plutôt que menaçants. Le visage sur le ventre du diable de Budapest avec des ailes d'anges rouges pourrait être attaché, pourrait être un costume de théâtre. Le diable de Rosenwald semble porter un costume de feuilles ou de fourrure mal tirées. Les diables ont lait. Des cornes de chèvre semblent plutôt joyeux, ludiques et nonchalants. Le fléau de l'Inquisition a évolué en un trident comme plus tard dans le siècle. section suivante le tarot de Marseille type 1 Jean Noblet les maîtres quartiers de la renaissance française ont décidé de renouveler totalement l'iconographie du diable tout en gardant tout de même des aspects standards du diable aussi avec le Jean Noblet le diable a un corps humain sans la fourrure et d'autres détails trouvés aussi repris des cartes italiennes plutôt que de mettre des cornes de chèvre le diable semble avoir davantage des bois de serre qui sont attachés à une coiffe et sont fixés au bord de la coiffe afin de ressembler ces bois de serre à des oreilles ce diable a des ailes extravagantes qui deviennent ici avec Jean Noblet davantage des ailes de chauve-souris les organes génitaux du diable sont exposés et il est clair qu'il s'agit d'un hermaphrodite puisque le diable a des seins féminins donc la seule chose qui est véritablement conservée est le double visage du diable à la fois son visage à la tête et son visage au bas-ventre Jean Noblet a aussi gardé un espèce de trident ou de fourche dans la main du diable pour le reste tout semble assez nouveau on peut donc voir des ailes de chauve-souris qui ici de manière très curieuse et intéressante est perlée de gouttes de sang ou de points rouges qui évoquent clairement des gouttes de sang et le diable est donc perché sur un piédestal cylindrique il est possible de faire une relation entre le cylindre sur lequel se met debout le diable et le cylindre que représente la tour dans la carte suivante qui est la maison Dieu et au pied du diable et du piédestal nous trouvons deux humains hybrides à la fois homme-femme et à la fois animal donc mi-homme, mi-animal et tous les deux sont perçus comme ont les mains dans le dos probablement liées tout comme ils ont donc un collier qui est relié par une corde à un anneau qui est au pied du piédestal du diable nous pouvons voir que finalement le point commun entre le diable et ses deux sbires les deux êtres sont d'abord qu'ils sont mi-homme, mi-animal ils portent tous les trois des bois de cerf C.E.R.F ici ce qu'il y a d'intéressant à noter c'est naturellement les ailes de chauve-souris les gouttes de sang sur les ailes de chauve-souris le fait que le diable est monté sur un piédestal et ce qu'il faut relever aussi c'est que cette scène est très semblable à la scène que l'on voit dans la carte du pape où on a quasiment la même scène avec le pape qui surplombe deux disciples et qui lève la main dans un signe de bénédiction de même nous avons ici le diable qui lève la main non pas avec un signe des doigts de bénédiction mais avec une main ouverte pouvant dénoter d'une forme de salut souhaitant la bienvenue section suivante la carte de Marseille type 1 de Jean Daudal Jean Daudal reprend exactement la même scène mais change deux détails de manière intéressante sur la carte d'abord non trois détails en vérité d'abord il ajoute des yeux au genou du diable ce qui n'était pas tout à fait évident pour Jean Noblet malgré qu'on puisse ici peut-être davantage pour Jean Noblet parler de paupières fermées il y a un doute donc sur la carte de Jean Noblet si ce sont bien des yeux à la place des genoux du diable alors que chez Daudal les yeux sont ouverts et donc il ne peut pas y avoir de confusion possible et on peut donc s'interroger sur la présence et la signification des yeux sur les genoux du diable à la place des genoux du diable ensuite on peut voir que la fourche est toujours présente dans les mains du diable mais manifestement ici alors on pourrait voir qu'elle a deux oreilles un rond avec deux oreilles comme si le diable avait le pouvoir sur des oreilles d'âne donc des pouvoirs sur la bêtise ou comme s'il portait le flambeau de la bêtise il peut y avoir une forme de débat concernant la représentation de cette fourche parce que par la suite comme nous allons le voir dans le type 2 la fourche est enflammée et le diable porte donc un flambeau ici on ne sait pas trop si c'est avec la carte Daudal on ne sait pas trop si ce sont des flammes ou des oreilles d'âne j'aurais tendance tout de même à penser que ce sont davantage des oreilles d'âne tout comme on peut le voir sur les deux êtres hybrides au pied du diable eux-mêmes ces deux êtres portent le même genre d'oreilles en tout cas ce détail graphique est très semblable entre les oreilles des deux hybrides et ces éventuelles oreilles sur la fourche du diable le dernier détail très important qu'il faut noter dans la carte de Jean Daudal est que le diable tire la langue donc on peut là encore se poser la question de la signification du fait que le diable tire la langue moi j'aurais tendance à comprendre que le diable est dans l'amusement qu'il est dans le jeu peut-être même qu'il est d'une certaine forme d'esprit enfantin et que finalement malgré les apparences le diable n'est pas si odieux, si pervers qu'on le croit c'est surtout peut-être avant tout un enfant qui s'amuse section suivante le tarot de Marseille type 2 Jean Madonnier nous avons ici une carte qui ressemble beaucoup aux deux précédentes donc tout comme la carte de tempérance la carte du diable va finalement très peu évoluer dans le tarot de Marseille et dès les premières versions du tarot de Marseille nous aurons une carte du diable pratiquement figée le seul détail qui change entre Madonnier et Jean Daudal et qu'ici Madonnier fait porter au diable non pas une fourche, non pas un bâton prolongé d'oreilles d'âne mais ici davantage un flambeau sans doute ici on a la volonté de l'auteur de voir le diable comme un tentateur comme une créature qui distille et qui attise le désir et la tentation chez les êtres humains peut-être qu'on peut ajouter ici que les deux sbires, les deux disciples du diable sont plus humanisés que chez Jean Noblet encore que la différence soit subtile car il n'en reste pas moins que même chez Madonnier les sbires et les disciples du diable n'en restent pas moins, mi-homme, mi-animal ici la figure animale des deux disciples est un peu plus subtile que chez Jean Noblet ici elle se caractérise avant tout par des oreilles d'âne et des bois de cerf une queue qui pend derrière et au pied des espèces de cerfs ou de griffes d'oiseaux section suivante, les cartes variantes les autres maîtres quartiers, d'autres traditions ont peut-être choisi d'autres approches par exemple concernant le tarot de Besançon les maîtres quartiers ont préféré garder la dimension de Mangeordom car comme on peut le voir il s'agit d'un diable couvert de yeux et de visage qui est conservé dans le tarot de Rouen Bruxelles du XVIIIe siècle ainsi que dans le tarot de Jacques Vieville qui a été imprimé à Paris en 1650 ce diable respirant le feu progresse en avant arborant une longue queue qui est touffue à la fin les visages émergent de ses genoux, de son estomac, de sa poitrine il a un corps poilu et des pieds avec des griffes d'oiseaux on peut peut-être ici parler de deux citations de la Bible qui ont inspiré le visage supplémentaire dans l'estomac Lettres aux Romains, verset 16-18 conseille aux chrétiens d'éviter les gens qui causent des dissensions parce que ils sont tels qu'ils servent non pas notre Seigneur, mais leur propre ventre. Lettre aux Philippiens, versets 3 à 19, énumère les personnes qui sont les ennemis du Christ, y compris ceux dont le Dieu est leur ventre. Section suivante, autre variante du diable, dans l'Italienne anciente tarot, ou le DELAROCCA tarot, publié en 1835. Dans cette carte de tarot de Soprafino, de 1835, de Carlo Delarocca, a peut-être été inspiré par Mitelli, un autre tarot italien de 1665. Cette version est très spectaculaire, car elle montre le diable avec des serpents dans les cheveux, tirés dans les flammes par des monstres verts en forme de dragon, et on voit le diable qui pose son pied sur un espèce de lézard vert démoniaque. Section suivante, le tarot Rider-Waite-Smith. Alors que le diable du tarot de Marseille est resté inchangé depuis le XVIIe siècle, le dessin BAPHOMET par Éliphas Lévy a injecté un regard radicalement nouveau sur le tarot occulte. La torche que le diable du tarot de Marseille tient devient une flamme au-dessus de la tête du diable, indiquant l'intelligence équilibrée de la triade. Ses cornes deviennent extravagantes, longues, et son visage est très chèque, C-H-E-I-K-H, c'est-à -dire chacal je crois, avec un pentagramme sur le front. Ce diable a des sabots plutôt que des cerfs. En mettant l'accent sur les caractéristiques de la chèvre, nous pouvons supposer que Baphomet a des pattes d'animaux à la fourrure et des organes génitaux mâles faisant du diable de Lévy un ermarphrodite comme le diable du tarot de Marseille. Lévy ne mentionne pas les ailes d'ange noir, mais il pourrait se référer au diable comme un ange sans couleur de lucifère. Le mot Baphomet apparaît pour la première fois dans une lettre écrite en 1098 lors de la première croisade et pourrait être un mot arabe mal compris. Baphomet est devenu célèbre en Europe lorsque les Templiers ont été calomniés et détruits. Les Templiers étaient un ordre religieux formé en 1120 pour protéger les pèlerins chrétiens en Terre Sainte. Grâce à des dons somptueux d'argent et de terre, les Templiers sont devenus fabuleusement riches et puissants, possédant d'importantes propriétés frontières dans toute l'Europe et servant de banquiers à l'aristocratie. En 1307, le roi Philippe IV de France détruisit les Templiers et confisquèrent leurs biens. Le roi justifia les tortures et les exécutions de masse en accusant les Templiers de diverses hérésies, y compris l'occulte de Baphomet, décrit comme le chef d'un homme barbu qui avait un grand pouvoir. La carte du Diable conçue par l'occultiste suisse Oswald Wirth à la fin du XIXe siècle combine le Baphomet de Lévis avec le tarot de Besançon. Le Diable a la tête de chèvre et les sabots de la chèvre de Baphomet, mais se tient sur un petit podium avec deux sbires attachés comme le Diable du tarot de Marseille. Les deux figures sont très chèvres avec des cornes et des oreilles, des sabots et des pattes à fourrure, comme dans le tarot du style Besançon. Cela contraste avec les disciples du Diable du tarot de Marseille avec leur corps lisse, leur bois de cerf et leurs oreilles d'âne. Wirth a conçu sa carte pour représenter la circulation de l'énergie et dit que cette figure est un hermaphrodite qui incarne l'union de la conscience et de l'inconscient. La force de la vie universelle circule à travers toute chose de manière égale, mais c'est la nature humaine de théoriser cette énergie. Les fondateurs de l'Aube dorée de Londres connaissaient bien l'occultisme français, de sorte que leur Diable ressemble étrangement au Diable du tarot de Marseille. La carte conçue par White et Pamela Smith combine donc les influences de Levy, Wirth et celle du tarot de Marseille. Le Diable s'accroupit comme bafoumé plutôt que debout, le pentagramme inversé flotte au-dessus de sa tête plutôt que d'être sur sa tête. Bien que le Diable de White ait un corps inférieur et des cuisses comme le Diable de Wirth, ses jambes se terminent par des serrettes d'oiseaux. White a transformé les deux disciples anonymes en Adam et Eve après leur chute. Ils ont des visages humains mais des cornes de chèvres et des queues pour indiquer leur nature animale. Les chaînes autour de leurs cou sont lâches, ils pourraient facilement en sortir, mais ils choisissent de rester en servitude. La carte des amoureux de White représente Adam et Eve dans un état d'innocence avant de manger la pomme et d'introduire le péché dans le monde. Eve se tient devant l'arbre de la connaissance avec son serpent et ses pommes. Dans la carte du Diable, sa queue se termine par un bouquet de raisins. Adam, dans la carte des amoureux, se tient devant l'arbre de vie avec douze fruits qui ressemblent à des flammes. Dans la carte du Diable, la queue se termine par une flamme. Au moment où White a conçu cette carte, il avait renoncé à la magie cérémonielle et s'identifiait comme un mystique chrétien. Il nous dit que Lévi et les occultistes français avaient tort d'associer cette carte à la magie et à l'occulte. En fait, il a cru que ceux qui baignaient dans la magie souffrent d'illusions, que le monde matériel est tout ce qu'il y a et ils seront punis. Pour White, le Diable est l'expression « habité sur le seuil » qui garde l'entrée du jardin d'Étienne après qu'Adam et Ève ont été chassés. Section suivante, les versions modernes, le tarot Light Seer. Ici, comme pour le Diable, nous avons un homme qui tend la main vers le lecteur. Son visage semble impassible, il ne tire pas la langue, il regarde droit dans les yeux. Particularité, ses cheveux se dispersent dans le vent comme si ses cheveux étaient comme des bras qui se répandaient ou comme des tentacules qui pourraient se répandre dans l'espace. Ses cheveux ont en effet une apparence assez tentaculaire. L'homme est nu, il porte sur son torse le tatouage d'un sigle ésotérique que je ne connais pas, sans doute mystérieux. Et il a sur son autre bras deux tatous, le tatou d'une chaîne métallique qui fait le tour de son bicep et plus bas, nous voyons le tatou du crâne d'un bélier. Il tend sa main et de ses doigts qu'il tend, des fils tombent et sont reliés à ce qu'on pourrait dire une sorte de figure humaine qui est en train de se prendre la tête. Un peu comme si le diable tirait les ficelles d'une marionnette qui était en train de vivre un moment de perdition ou désagréable parce que celle-ci se prend la tête. Donc nous avons ici un diable qui est décrit davantage comme un manipulateur, peut-être même comme un pervers narcissique. Et qui, somme toute, a une certaine aura, une certaine capacité à attirer les gens à lui sans pour autant qu'on sache réellement si ses intentions sont bonnes ou mauvaises. Section suivante, la carte du diable dans le tarot The Light Visions. Ici nous avons une carte qui dénote totalement de ce qu'on a l'habitude de voir, puisqu'on voit finalement dans une ambiance clair-obscure un chemin qui s'enfonce dans la forêt composée d'arbres totalement dépouillés de leur feuille. Troncs d'arbres qui semblent quelque part comme des bras qui s'élèvent vers le ciel et qui forment tout un réseau des infractuosités à travers lesquelles il est presque difficile de voir le ciel ou la lumière du jour. Donc avec cette carte on a l'impression de s'enfoncer dans un chemin d'une forêt obscure et tout au fond le chemin semble bouché par les arbres. On a vraiment l'impression d'aller dans un cul-de-sac végétal. Après aussi il peut être intéressant de voir comment les troncs d'arbres et surtout les branches peuvent former certains dessins dans la canopée de la forêt. Par exemple en haut à gauche j'ai presque l'impression de voir un visage composé de deux yeux et d'une bouche ouverte, renforçant l'ambiance mystérieuse, pour ne pas dire malfaisante, de la carte. Section suivante le Sasurai Bito Taro Ici nous avons une carte relativement intrigante puisque nous avons simplement sur la carte le visage d'un homme épaule nue qui regarde le lecteur avec un visage relativement impassible sans aucune émotion. L'homme a des cheveux bruns, semble pas être une barbe de quelques jours et seul vraiment détail qui peut caractériser cet homme, c'est qu'il a le torse poilu. Donc nous avons ici une figure du diable qui interpelle le spectateur et moi j'ai envie de penser que l'auteur a voulu dire que d'abord le diable pouvait prendre de multiples apparences et des apparences finalement très communes, très banales et que finalement le diable ne ressemble pas à une créature horrible et que le diable ressemble à tout le monde, il est parmi nous et peut-être aussi dans un second temps on pourrait penser que le diable en fait c'est nous, ce n'est pas donc cette créature horrible qu'ont dépeint les artistes médiévaux mais au contraire le diable c'est nous et nous sommes le diable et cela met totalement le côté hybride des hommes mi-homme mi-animal qu'on pouvait voir par exemple sur les cartes du diable du tarot de Marseille. Donc finalement ici on passe, on bascule dans un autre extrême en disant que finalement le diable c'est nous-mêmes et qu'il n'y a pas besoin d'aller le chercher dans des créatures hermaphrodites ou des créatures poilues et des créatures monstrueuses et quelque part ça humanise totalement le diable mais je ne sais pas si ça l'humanise dans le bon sens ou dans le mauvais sens. Section suivante le wake me up tarot, ici nous avons donc une carte où apparaissent une jeune femme et un jeune homme derrière eux nous avons une fenêtre qui dépeint un ciel nocturne avec un croissant de lune qui est masqué par les nuages, devant le jeune couple nous voyons une cigarette dans un cendrier qui n'est pas éteinte et dont des volutes de fumée s'élèvent dans les airs et on va dire masqué, à demi masqué par la bordure de la carte on voit une bouteille dont on pourrait imaginer que c'est une bouteille de vin. Donc nous voyons le jeune couple qui est en train de s'enlacer visage contre visage tous les deux portent un collier métallique duquel est suspendue une chaîne métallique on peut noter aussi que les deux colliers sont enfermés par un cadenas, nous avons ici le jeune homme qui est donc vu de profil enfin dont le visage est vu de profil il porte manifestement une boucle d'oreilles et dans le cou on peut voir un pentagramme ce qui est on va dire très intriguant ou frappant dans la carte c'est que chaque les deux figures humaines l'homme et la femme posent sa main sur le torse de l'autre mais au lieu que la main repose sur la peau du torse elle s'enfonce littéralement dans le corps de l'autre donc nous avons ici un jeune couple qui est en train de s'enlacer et dont la main est en train de s'enfoncer dans le coeur de l'autre comme si elle allait chercher toucher physiquement le coeur de l'autre donc ici on peut éventuellement parler d'une espèce d'une signification qui tourne peut-être autour du voile de l'illusion de la confusion parce que d'abord nous voyons le croissant de lune masqué par les nuages et nous avons les volutes de fumée de la cigarette donc on peut éventuellement dire que cette carte nous indique que la carte du diable n'est pas forcément la carte de la clairvoyance et de la lucidité et que ceci est peut-être dû au fait que le jeune couple a on va dire s'est abreuvé d'alcool ou a fumé ou tout du moins de manière plus générique s'est abreuvé de substances toxiques ici au sens propre du terme avec l'alcool la cigarette mais peut-être au sens figuré aussi s'est abreuvé de on va dire d'émotions de sentiments qui peuvent être nuisibles pour la personne comme éventuellement pourrait être le désir la tentation la possession etc etc donc aspect aussi intéressant ce sont donc les colliers qui dépeignent non pas forcément ici avec une servitude comme on peut l'imaginer et l'interpréter dans le tarot de Marseille mais peut-être davantage comme une sorte d'enfermement spirituel où la jeune femme et le jeune homme sont prisonniers de leurs sentiments sont prisonniers de leurs désirs et sont prisonniers on va dire des éléments toxiques dont ils s'abreuvent et qu'ils développent ou dont ils se nourrissent ensuite en dernier lieu on peut naturellement évoquer les mains qui s'enfoncent dans le torse de l'autre donc il y a là je pense l'évocation du fait que finalement le diable ne cherche qu'à toucher le coeur de l'autre donc il cherche l'amour mais peut-être en cherchant l'amour il cherche peut-être surtout à s'accaparer le coeur de l'autre et prendre possession du coeur de l'autre donc je pense qu'ici à travers cette image où la main s'enfonce dans le torse de l'autre on a l'évocation de l'idée que donc de personnes qui tentent de saisir de capturer de s'emparer du coeur de l'autre nous avons donc peut-être ici une carte qui nous parle beaucoup d'amour de reconnaissance de satisfaction personnelle et de contrôle sur l'autre section suivante ce que n'est pas la carte du diable il n'est pas le diable n'est pas la tentation dans la continuité de ce que j'ai dit avec la carte d'empérance ou la carte d'empérance c'était une étape transitoire entre des extrêmes le premier extrême étant donc je donne tout et je ne reçois rien avec la carte du diable nous arrivons donc au deuxième extrême qui est je reçois tout et je donne rien ici nous avons donc l'idée d'un diable qui donc s'accapare on va dire s'accapare on va dire l'autre dans une dimension spirituelle c'est à dire qu'il domine les esprits des autres on n'est pas ici forcément dans le diable tentateur dans le diable mangeur d'heures mangeur d'hommes on est peut-être effectivement ici dans le diable du pervers narcissique mais attention car dodal propose quand même une vision très intéressant du diable en lui faisant tirer la langue il me semble très intéressant de considérer que le diable puisse avoir une nature infantile parce que il ne faut pas oublier que le diable est en fait un ange déchu et que donc il est avant tout un messager et peut-être que parler on va dire du diable comme d'un ange déchu peut-être je pourrais plus volontiers parler du diable comme d'un enfant déchu un enfant déchu c'est à dire un enfant qui peut-être a perdu une part de son innocence mais qui surtout a cultivé son son ego son égocentricité son sa capriciosité c'est à dire qu'il est devenu capricieux et comme un enfant roi il souhaite effectivement obtenir tout et tout de suite et surtout il souhaite s'approprier le monde capturer le monde même le monde des autres sans pour autant être dans une dimension médiévale dans une dimension de mauvaise je pense peut-être qu'il est important de considérer que le diable n'est pas conscient de ses agissements et qu'il n'est pas doué de mauvaises intentions bien qu'à certains égards et avec une certaine justesse on puisse considérer que la carte du diable est la carte du pervers narcissique ici je veux dire simplement que qu'en voulant trouver notre place dans le monde qu'en voulant simplement cheminer dans le monde sans en avoir conscience et sans avoir de mauvaises intentions nous pourrions être amenés à nous accaparer le chemin des autres la place des autres voire même à manipuler et contrôler les autres non pas tout simplement pour le plaisir de contrôler ou d'obtenir la place des autres mais tout simplement dans la dimension humaine et légitime de faire et de trouver notre place dans le monde la deuxième chose importante à dire me semble-t-il à propos du diable et de considérer le diable comme la carte de l'aliénation en effet comme je disais on est ici dans une approche où finalement le diable reçoit tout c'est à dire qu'il se met dans une optique et une démarche de contrôle total de sa vie mais aussi de celle des autres bien qu'il n'en prenne pas conscience et en contrepartie il ne donne rien dans une dimension on va dire de totale égocentricité et une forme d'égo surdimensionné qui pense encore et toujours moi d'abord les autres après cependant à faire cela et donc à nouer des liens totalement déséquilibrés unilatéraux comme la carte du diable nous le montre si bien avec les liens qui retiennent les deux disciples ou les deux sbires ou les deux prisonniers du diable à vouloir être le centre du monde à vouloir tout contrôler à vouloir saisir le monde dans sa globalité au-delà de nos besoins véritables au-delà de ce qui nous est vraiment nécessaire au-delà de ce qui nous suffit on finit par tout prendre y compris ce qui ne nous ressemble pas y compris ce qui nous ne convient pas de fait à force de tout prendre et de ne pas faire le tri on finit par devenir hybride un mélange de désirs de volonté de projection qui nous éloigne bien loin de la personne que nous étions initialement donc si les sbires du diable sont bel et bien aliénés parce que sous le contrôle total ou partiel du diable le diable lui même est aliéné parce que sous l'emprise totale de son égo surdimensionné qui lui fait faire tout et n'importe quoi dans la seule optique de satisfaire son caprice d'enfantin son caprice d'enfant ou ses caprices d'enfant et donnant à ce point là la part belle à l'enfant qui est en lui il en oublie totalement l'homme ou la femme qui est en lui et finit par ne plus ressembler à l'homme ou la femme qu'il a pu être à un moment de sa vie et tout ceci sans qu'il n'en prenne véritablement conscience car celle ci vient juste après avec la carte de la maison dieu