Section 1. L'inspiration. La misère et l'errance est souvent figurée par des personnages accompagnés de chiens et portant besaces, bâtons, avec des vêtements en lambeaux. Les bouffons n'apparaissent pas avant le XIVe siècle avec leurs costumes de fous, avec capuchons et grelots, marottes, bonnets d'âne, car l'âne signifie l'ignorance et les bains instincts de l'homme. À la cour, le fou est celui qui a un pouvoir sur le roi, le privilège de dire ce que les autres ne peuvent pas lui dire. Il fait contrepoids à la courtisanerie. La folie est aussi synonyme de possession et de péché. Voragine rapporte qu'un jour, Barthélémy guérit miraculeusement la fille du roi Polymnius ou Polem, rendue folle et si dangereuse pour les autres qu'elle se trouvait enchaînée. Barthélémy ôte ses chaînes et dit « ne craignez rien, j'ai déjà enchaîné le démon qui était en elle ». Ceci est un aperçu très clair de l'amalgame pendant l'époque médiévale entre la folie et la possession démoniaque. Erasme souligne l'importance des bouffons auprès des rois dans l'éloge de la folie. Les plus grands rois les gouttent si fort que plus d'un sans eux ne saurait se mettre à table ou faire un pas ni se passer d'eux pendant une heure. Ils prisent les fous plus que les sages austères qu'ils ont l'habitude d'entretenir par ostentation. Les bouffons eux procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix, l'amusement, le sourire, l'éclat de rire, le plaisir. Mais Erasme fait également quelques allusions à un second rôle échu aux bouffons, celui de révélateur, de miroir grotesque, rôle attesté par le fait que les bouffons suivaient une réelle formation qui était plus adaptée aux hommes d'esprit qu'aux réels crétins. Il semble que certaines associations discrètes n'y furent pas étrangères d'après Bernard Roger dans le livre à la découverte de l'alchimie. A l'origine la marotte est un attribut des bouffons de cour et symbolise la folie. Le fou au sens de bouffon devient l'emblème d'un monde à l'envers, représentation d'une inquiétude de la fin des temps, nourri des famines, des épidémies et de la crise religieuse commencée au XIVe siècle qui s'est installée au cœur de la société occidentale. La peinture des danses macabres où le char de la mort écrase indifféremment les puissants comme les humbles traduit un désarroi religieux mais aussi moral. Le monde est fou et court à sa perte, il vit dans le péché et le péché est folie au-delà même de la métaphore dans le sens où l'Ancien Testament est lui seul, assimile l'un l'une à l'autre. Le fou, le non sage, vit dans le blasphème et le péché. La parabole de la brebis égarée, dite aussi parabole du bon berger ou encore du bon pasteur, attribuée à Jésus de Nazareth, se retrouve dans deux évangiles canoniques du Nouveau Testament. Elle est rapportée par Matthieu et Luc, on la retrouve aussi dans l'évangile apocryphe de Thomas. Dans l'évangile selon Luc chapitre 15 versets 4 à 7, on peut lire de point, ouvrez les guillemets, quel homme d'entre vous s'il a 100 brebis et qu'il en perde une ne laisse les 99 autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue jusqu'il la retrouve. Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules et de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit réjouissez-vous avec moi car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il n'y aura plus de joie, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de repentance. Fermez les guillemets. Au Moyen-Âge, le bouffon n'était pas un esservelet mais davantage un érudit capable de trait d'esprit pouvant amuser son seigneur. Il se risquait à dire tout haut ce que les hommes de la cour pensaient tout bas. Le bouffon avait cette liberté, cette espléguerie d'être ce que les courtisans se refusaient d'être. Par le passé, la misère et l'errance étaient souvent représentées par des hommes avec des vêtements en lambeaux accompagnés de chiens avec une besace pour seule possession. Il pouvait être dit que de tels hommes vivaient dans le péché et que le péché était folie. Cependant la tradition chrétienne évoque la parabole de la brebis égarée ou encore celle du bon berger, à savoir que pour un seul pécheur qui se repent, 99 justes n'ont pas besoin de repentance. C'est-à -dire que le fou, malgré ses errances et ses fautes, est d'autant plus méritant à revenir sur le droit chemin qu'il en a parcouru les détours. La gloire se mesure aux échecs dont on s'est relevé et non pas aux causes justes que l'on a accomplies. En cela, le fou prévient que le chemin peut être rude mais que la liberté est à ce prix. Section 2. La carte Visconti-Sforza. La carte du fou dans le Visconti-Sforza est très similaire aux vices de folie, folie F.O.L.L.Y. peint par Giotto, G.I.O.D.T.O. en 1305. Chapelle Scrovegne, où les vertus appariées et les vices se font face sur des murs opposés. La shinitia, la stupidité ou l'absence de raison, est associée à prudence pour sa raisonnabilité et sa prévoyance. Comme le fou du Visconti-Sforza, cette figure allégorique a des plumes sur la tête, est vêtue de chiffon et porte un grand bâton pour repousser les chiens. Son corps difforme indique un esprit déficient, sa bouche est fermée parce qu'il n'a rien de raisonnable à dire. Le texte nommé le Fjord d'Ivertu, écrit au début du XIVe siècle, décrit des paires de vertus et de vices. Il a été publié dans de nombreuses éditions du XIVe au XVIIIe siècle et a été traduit dans des dizaines de langues. section suivante sur la folie je cite Aristote qui fait une distinction entre ceux qui sont dangereusement fous, mélancoliques et qui ont perdu la tête et ceux qui ont un peu d'intelligence. Les fous de tous types agissent sur l'impulsion sans tenir compte des conséquences, ils n'écoutent pas les conseils. Les fous manquent de prudence, la capacité à discerner la vérité du mensonge et du bien du mal, d'apprendre du passé, de prendre des conseils prudents et de se préparer à l'avance comme la fourmi qui passe l'été stocke le grain pour l'hiver. Les fous ne sont pas capables de toutes ces actions. Au moment de l'invention du tarot, les malades mentaux ont été rangés en deux catégories, le dangereux et délirant qui devait être confiné pour la sécurité de tous et l'innocent, le simplet enfant. La plupart des gens pensaient que les problèmes mentaux étaient causés par des humeurs trop froides ou humides qui s'épaississaient et ralentissaient les fluides du cerveau, rendant l'individu sensible à la possession démoniaque. Le fait d'être né sous une étoile malchanceuse pouvait aussi être un facteur. Les personnes ainsi touchées par la folie n'avaient aucun droit légal et aucune obligation envers la famille ou la société. Ils étaient des sortes d'ultimes outsiders sans place dans la hiérarchie sociale. C'est précisément le rôle que joue le fou dans le jeu du tarot où il n'a ni rang ni pouvoir, mais il peut apparaître n'importe où pour imiter n'importe quelle carte, ce qui fait de lui ironiquement, paradoxalement, l'une des cartes les plus précieuses du jeu. Section suivante, le fou de la feuille de Cary. C A R Y. Il semble que dans les cartes jouées par les gens ordinaires et la population étaient très différentes des cartes qui étaient peintes à la main pour les aristocrates. Dans les jeux de cartes populaires, il y a un indice que la carte du fou montrait un homme, un fou errant, car on le voit cheminant avec un bâton à la main. Il avait aussi un chapeau et des grelots sur lui. Section suivante, le tarot de Marseille. Les mendiants errants étaient un spectacle courant pendant la Renaissance et étaient souvent représentés dans l'art. Par exemple, l'homme errant dessiné par Bosch en 1510 nous montre un voyageur avec tous les attributs du fou dans le tarot de Marseille. C'est un homme mûr habillé en robe avec des vêtements en lambeaux. Il utilise son long bateau pour repousser un chien. Une cuillère à la main longue est attachée à sa meute utilisée pour tremper dans les pots de porel communaux. Un manuscrit bolognais de 1750 découvert par le chercheur Franco Prathesi donne la première indication écrite de la façon dont les cartons menciens avaient interprété le fou. La folie est le mot-clé qui reste fidèle aux premières images de cartes. Le fou ne développe pas d'autres attributs avant la fin du XVIe siècle quand il a évolué en un artiste de voyage ou un bouffon. Il signifie les significations divinatrices européennes pour les imbéciles ont tendance à être plus sombres que celles du monde anglo-américain. Il s'agit notamment de l'illusion de la confusion de la dérive passive de l'irresponsabilité et des actions impulsives qui se terminent dans le chaos. Dans le meilleur des cas la carte prend le sens de la liberté radicale et du détachement des restrictions de la société qui laisse la place à une sorte de génie créatif. Section suivante le tarot de Marseille type 2. Les cartons menciens, plutôt les maîtres quartiers de la renaissance en France, ont décidé de garder le nom du fou mais de transformer ce fou en bouffon tel qu'on peut le reconnaître dans un bouffon médiéval tel qu'on peut le reconnaître avec sa marotte et surtout son chapeau de bouffon. La représentation du fou adopte donc deux versions du fou. D'abord en bas de la taille aux pieds avec des vêtements déchiquetés et le chien harcelant il est toujours le fou vu comme un paria social. Dans le tarot de Marseille de Jean Noblet de 1650 l'homme conserve même ses organes génitaux qui sont exposés à la vue de tous conformément à certaines images médiévales tardives ainsi. Ici, Jean Noblet montre que le fou n'est pas au courant et n'a pas au courant d'avoir un comportement approprié. Et puis, l'autre version de la taille jusqu'à la tête, le fou est habillé de couleur avec un collier et une ceinture paré de cloche. Il a aussi un chapeau de bouffon sur la tête stylisé avec des manches se terminant par des clochettes. Son long bâton auquel est attaché un baluchon nous fait dire qu'il passe la plupart de son temps sur la route. Est-ce un mendiant sans abri qui ne peut pas faire face aux responsabilités de l'emploi et de la famille ou est-il un bouffon, un artiste de rue qui frappe le pavé de la route entre différents concerts et représentations ? Son esprit est-il si confus et sa vie si désordonnée qu'il erre juste pour accepter des dons et en espérant une vie meilleure ou se délecte-t-il de la liberté de la route qui est ouverte à lui qui le dirige vers l'inconnu en méprisant les gens qui sont piégés dans leur quotidien et dans les conventions ? Section suivante, les variantes. Alors que le fou en France évoluait en artiste errant, en Bologne, en Italie, on a gardé l'innocence simplet. L'innocence simplet. Le fou dans le Tarot Chino de Mitelli est similaire au simplet car au même titre que dans la gravure phénicienne de 1603, on voit un jeune imbécile typique qui est presque identique à la gravure phénicienne. C'est un homme adulte riant, cherchant, chevauchant un bâton comme un cheval, un volant dans sa main et entouré d'enfants comme dans les cartes du Tarot de Charles VI. Section suivante, le fou dans le Tarot Rider Waite-Smith. Eliphas Levy, un occultiste français, décrit dans son livre La Magie Transcendantale que le fou est un homme dans les vêtements d'un fou qui erre sans but, accablé d'un portefeuille vide et qui est sans doute plein de folie et de vice. Ses vêtements sont désordonnés et sont honteux. Il est mordu par un tigre et ne sait pas comment s'échapper ou se défendre. Pour lui, tout comme Papus et Oswald Wirf, le fou reflète l'état désordonné de son esprit et montre ce qui se passe quand on ne peut pas résister à la tentation et aux impulsions irrationnelles. Ce fou erre donc sans but, s'éloigne de la société et est sans volonté libre. Cela ne se termine pas bien pour lui car un crocrodile l'attend avec des mâchoires ouvertes. Plutôt qu'un fou congénital qui ne peut pas s'aider lui-même, les occultistes français ont vu le fou comme une victime de la laxisme morale et de la faible conscience, ce qu'il devrait théoriquement pouvoir transcender. Arthur White s'est éloigné de la vision des occultistes français et dans sa carte il met entre les mains du fou une rose ainsi qu'un chien et l'accompagne un chien blanc amical. Il a des vêtements fantaisistes et le soleil brille au-dessus de sa tête. C'est un jeune homme en vêtements magnifiques s'arrêtant au bord d'un précipice. Le bord qui s'ouvre sur la profondeur n'a pas de terreur, c'est comme si les anges attendaient de le soutenir. Il est pur esprit à la recherche de l'expérience. Il peut être un peu curieux de dire que les significations divinatoires qui sont au dos du livre de White ne sont pas alignées cependant avec la description qu'il donne de la carte. En effet, concernant les significations divinatoires, il parle de folie, de manie, d'intoxication, de négligence et voire du délire. Ces significations sont plutôt associées avec le fou original du 15e siècle plutôt que de la carte qu'il a décrite et conçue. Section suivante, la carte du fou dans les tarots modernes. Première carte, le fou dans le tarot Exotic Cancer. Nous voyons sur la carte un homme âgé puisqu'il est chauve se trouvant devant un distributeur automatique de billets. Il a dans sa main sa carte de crédit et de l'autre main il tend une liasse de billets à une main qu'on imagine être celui d'une femme. Cette vision du fou est très intéressante parce qu'en effet on a l'impression que le fou donne tout l'argent qui lui reste à un inconnu ou une inconnue donc on ne sait pas pour quelles raisons il le fait mais sans doute le fait-il simplement parce qu'il est fou c'est-à -dire qu'ici il ne se rend pas compte de ce qu'il fait et il n'a pas la responsabilité de garder suffisamment d'argent pour vivre et manger et qu'en fait il donne tout son argent à un inconnu et son sourire indique qu'il le fait de bon cœur et qu'il ne le fait pas sous la contrainte donc ici la folie est associée au fait de se débarrasser de toutes nos possessions ou d'abandonner nos possessions au profit des autres autour de nous. On pourrait dire aussi que la folie ici pourrait être représentée par le fait de dilapider tout son argent et de dépenser tout son argent à tout va et on sait à quel point dans nos sociétés occidentales l'argent est important et l'argent gouverne le monde donc comment peut-on gouverner sa propre vie si on n'a pas d'argent alors que l'argent permet de s'acheter une vie ? Il y a peut-être ici au delà de la folie de l'homme qui donne tout son argent une dimension d'accès à la liberté peut-être que l'auteur ou l'autrice a voulu dire que abandonner son argent pouvait être aussi synonyme de liberté car finalement lorsque on a tout perdu on n'a donc plus rien à perdre et donc on est libre de dire et de faire ce que l'on veut puisque on n'a rien à perdre. carte suivante avec la carte du fou dans le tarot Vox Arcana ici nous avons une représentation du fou un peu plus classique puisqu'il porte un costume de fou et il porte aussi un baluchon avec son bâton par dessus l'épaule. Il y a une créature féline qui lui mord les fesses. On peut cependant trouver l'inspiration peut-être du Rider Westmith parce qu'il y a aussi un chien qui jappe et qui se trouve aux côtés du fou. Le fou est ici un jeune homme très souriant qui est littéralement en train de courir à grande vitesse comme s'il faisait un sprint. Il porte d'une main son baluchon et de l'autre main il porte la main à son front comme s'il se disait mon dieu qu'est-ce que je fais mon dieu où je vais-t-il comme s'il venait d'avoir une compréhension subite sachant qu'on ne sait pas quelle est la nature de cette illumination qu'il vient d'avoir. Ce qui est relativement intéressant c'est que dans cette carte on voit des multiples clés volées dans les airs. On devine qu'elles sortent du baluchon qui est ouvert et peut-être que dans sa course effrénée les clés par les secousses sont extraites et projetées hors du baluchon. Ici c'est intéressant parce que le fou a donc en sa possession une multitude de clés aussi différentes les unes que les autres indiquant que chacune de ces clés ouvre une porte différente et donc cela nous indique que le fou a finalement la possibilité d'ouvrir toutes les portes possibles et imaginables et qu'il a finalement toutes les solutions en lui mais ici il semble ne pas se préoccuper qu'il puisse perdre dans sa course les clés qu'il possède. Là encore comme avec la carte précédente carte de l'exotic Cancer ici on a clairement une idée de que la folie est ici associée à l'abandon de cette possession si ici le jeune homme ne donne pas son argent il se dépossède par contre des clés et donc il se dépossède d'une capacité à comprendre à comprendre certains éléments de sa vie ou à ouvrir les portes qui pourraient se trouver être closes devant lui mais finalement si ces clés sont aussi l'allégorie d'une compréhension intellectuelle il semble aussi par le geste du jeune homme qui pose la main sur son front qu'il semble lui même doué d'une illumination aussi l'idée n'est peut-être pas d'avoir toutes les clés possibles et imaginables avec soi mais peut-être qu'il suffit d'avoir une seule clé la sienne et une clé allégorique qui serait qui serait de dire je me connais moi même ou j'ai compris qui j'étais et j'ai compris qui j'allais où j'allais il y a dans cette carte une idée de liberté d'autant plus que le fond de l'image est un ciel bleu parcouru de nuages on a donc l'impression que le jeune homme court dans un espace extrêmement vaste pour ne pas dire qu'il court tout simplement dans le ciel il ya donc là encore une idée de liberté comme si on faisait face à un jeune homme qui ne courrait pas mais plutôt qui volait littéralement dans les airs carte suivante avec la carte du fou dans le tarot sasuraibito ici nous avons un homme qui est très âgé puisqu'il porte une barbe qui va pratiquement jusqu'au sol Il a la particularité d'être totalement nu et pour seul vêtement, on pourrait dire qu'il a sa barbe blanche. Il semble être relativement joyeux et semble faire une forme de danse. En tout cas, il a l'air d'être une humeur très légère et tout aussi légère que les fleurs qui volent autour de lui, comme si l'air autour de lui était brassé par le vent qui portait des fleurs, ici, rouges. Et que le fou s'amusait de la situation. Tout comme les cartes précédentes de Exotic Cancer et Vox Arcana, nous avons ici un fou qui semble dépossédé de tous ses attributs et de toutes ses possessions. Il vit donc nu comme le premier jour en ne possédant rien. Et là encore, il me semble que cela rejoint une certaine forme de liberté totale. Ici, peut-être que l'idée principale est de dire que la folie est l'homme qui abandonne la raison adulte, qui abandonne les attributs de l'adulte pour revenir aux attributs de l'enfant, voire même du nourrisson qui naît nu au premier jour de sa vie. Peut-être qu'ici, nous avons un homme qui a retrouvé l'innocence, la joie, la spontanéité de l'enfant en ayant abandonné toutes les prérogatives, les devoirs de l'adulte responsable. Nous avons donc ici, tout comme pour Vox Arcana, une dimension et une représentation de la carte du fou qui semble assez positive. Car ici, il semble que la folie consiste à un abandon total des normes afin finalement de revenir à la source, de revenir à l'essentiel de ce que l'on est. carte suivante, la carte du fou dans le tarot triomphi de la luna. Nous avons ici peut-être la carte qui pourrait être perçue comme la plus négative de la carte du fou dans les quatre cartes des versions modernes que nous avons vues. Car nous avons donc un homme ou une femme, puisque le personnage ne semble pas spécialement genré, qui porte des costumes plutôt d'aristocrate, mais qui pourrait, avec une cape, être facilement associé à un costume de bouffon. Il ne porte pas en main un bâton avec un baluchon, mais il porte davantage un trident. Ses fesses sont derrière et dessinées sous la forme d'un visage. Il a donc deux visages, celui qui est au niveau de sa tête et celui au niveau de ses fesses, sachant que le visage au niveau de ses fesses semble souffler des flammes. Il a, l'homme ou la femme, enfin le personnage a sur son épaule un diablotin rouge qui est en train de murmurer à son oreille. Cela semble inquiéter le personnage car il fait la grimace et porte la main à son visage comme s'il se demandait ce qu'il devait faire. Ce faisant, il marche vers un feu ou des flammes qui recouvrent le sol comme s'il se dirigeait vers les enfers. Ce qui m'intéresse ici, c'est pas tant que le personnage puisse écouter sa mauvaise conscience, ou écouter une voix qui lui suppose, lui susurre à l'oreille des actions nuisibles pour les autres et pour lui-même. Ce qui m'intéresse davantage ici, c'est plutôt que ce diablotin peut représenter une voix intérieure et dans les représentations de la folie qu'on peut avoir, souvent il est dit que le fou entend des voix et c'est une représentation de la folie que le personnage entende une voix ou des voix qui me semblent assez conformes avec ce que l'on peut traditionnellement comprendre, percevoir des fous. Et ici la folie tiendrait donc de l'écoute de cette voix intérieure aussi diabolique soit-elle. Tout comme je l'ai évoqué sur les cartes précédentes avec les tarots Vox Arcana Exotic Cancer et sasuraibito, ici j'aime l'idée d'écouter sa voix intérieure comme une espèce de retour aux sources ou une connexion à la profondeur de soi-même, une connexion à la profondeur de son âme, à son âme profonde comme si le fou s'autorisait enfin à s'écouter lui-même plutôt qu'à écouter les autres ou écouter les règles et les lois sociales qui le contraignent. Même si l'image ici qui est donnée est assez négative dans la forme du diablotin et du feu vers lequel semble cheminer le personnage, je suis séduit par cette idée d'écouter sa voix intérieure et que ceci nous fait aller dans des directions qu'on n'aurait jamais imaginées, empruntées. Cela nous fait faire des choses qu'on n'aurait jamais idée de faire ou simplement avoir l'idée d'être capable de faire cela. Finalement ce qu'il y a d'intéressant, c'est que dans la signification et le symbolisme de cette carte, c'est que écouter sa voix intérieure, écouter son être profond, peut nous permettre de nous débrider et de déverrouiller l'être que nous sommes, la personne que nous sommes en feu et en laissant remonter à la surface notre nature profonde et enfin d'agir selon non pas une apparence ou des conventions mais d'agir selon ce qu'on est tout au fond de nous. Même si au demeurant ces actions peuvent paraître folles, inconvenantes, débrider et nous mener à notre perte. Section suivante, ce qu'est la carte. Voici une liste exhaustive des domaines et aspects possibles d'interprétation pour cette carte, avec leurs origines et explications. Aspects Positifs Nouveaux Départs Origine : Le Fou est souvent représenté au début d'un voyage, symbolisant les nouveaux départs et les commencements. Explication : Cette carte représente le début d'une nouvelle phase de vie, pleine de potentiel et d'opportunités. Elle encourage à faire le premier pas dans l'inconnu avec optimisme et foi. Innocence et Pureté Origine : La rose blanche dans le Tarot Rider-Waite-Smith symbolise la pureté et l'innocence. Explication : Le Fou incarne une innocence enfantine et un cœur pur, libre des fardeaux du passé. Cet aspect encourage à aborder la vie avec un sentiment d'émerveillement et d'ouverture. Spontanéité et Liberté Origine : L'attitude insouciante du Fou et son absence de préoccupations pour l'avenir. Explication : Cette carte encourage à vivre dans l'instant présent, à embrasser la spontanéité et à profiter de la liberté d'explorer de nouveaux chemins sans trop réfléchir. Optimisme et Enthousiasme Origine : Le regard tourné vers le haut du Fou et son attitude légère. Explication : Le Fou rayonne d'optimisme et d'enthousiasme, suggérant qu'une attitude positive peut mener à des expériences enrichissantes et à la croissance personnelle. Potentiel et Opportunités Origine : Le Fou est numéroté 0, représentant le potentiel illimité. Explication : Cette carte signifie un potentiel sans bornes et les nombreuses opportunités disponibles. Elle encourage à exploiter la créativité et à explorer de nouvelles idées. Confiance et Foi Origine : Le saut de foi du Fou du haut de la falaise. Explication : Le Fou enseigne l'importance de faire confiance au voyage et d'avoir foi que l'univers fournira orientation et soutien, même en période d'incertitude. Aspects Négatifs Naïveté et Folie Origine : Le manque de conscience du Fou par rapport au bord de la falaise. Explication : Cette carte peut représenter la naïveté, indiquant un manque d'expérience ou de prévoyance. Elle met en garde contre une confiance excessive ou des décisions mal informées. Imprudence et Prise de Risque Origine : L'attitude insouciante du Fou face aux dangers potentiels. Explication : Le Fou peut symboliser un comportement imprudent et une prise de risques inutiles. Il met en garde contre les actions impulsives sans considérer les conséquences. Manque de Préparation Origine : Les maigres possessions dans le baluchon du Fou. Explication : Cette carte peut indiquer un manque de préparation ou de planification. Elle rappelle de bien se préparer avant d'entreprendre de nouvelles aventures. Immaturité Origine : Le comportement enfantin du Fou. Explication : Le Fou peut représenter l'immaturité ou un refus de grandir. Il souligne le besoin de développement personnel et de prise de responsabilité pour ses actions. Comportement Erratique Origine : La nature imprévisible du Fou. Explication : Cette carte peut signifier un comportement erratique ou irrationnel, suggérant un besoin de stabilité et de prises de décisions rationnelles. Section suivante, ce que n'est pas la carte = Le fou n'est pas un fou. Comme nous l'avons vu avec les cartes des versions modernes, ici je pense que l'idée qu'il faut retenir est que le fou n'est pas fou, c'est à dire que le fou n'est pas irresponsable, le fou n'est pas dangereux ou peut-être est-il dangereux seulement pour lui-même mais surtout le fou est libre, il est libre de son chemin, il ne respecte aucune convention, aucune norme, aucune loi et il ne se conforme à aucun rôle. C'est pour ça qu'il n'a pas de numéro car si toutes les autres cartes, toutes les autres triomphes de l'arcane majeur du tarot représentent un rôle, la carte du fou représente le personnage qui n'a pas de rôle et donc qui n'a pas à se conformer à une fonction, à des lois, à des principes. Il est totalement libre de faire ce qu'il veut, où il veut, quand il veut, comme il veut. Ici on pourrait dire que la folie c'est l'action d'accepter d'être soi-même, la folie est ici l'action d'être totalement libre car finalement le voyage du fou et l'enseignement qui est diffusé à travers les 21 cartes numérotées des triomphes est bien celui de la réalisation et à travers cette réalisation, cet épanouissement personnel, la notion de liberté est donc très importante et ici finalement le fou pourrait représenter deux possibilités. Le fou qui n'a pas encore commencé le voyage et qui n'a pas encore compris, qui est en pleine errance et qui l'erre parce qu'il n'a pas encore entamé son véritable voyage et qu'il n'est pas encore libre, il est dans l'errance et il y a comme autre facette le fou qui a terminé le voyage, qui est passé à travers toutes les cartes, de la carte 1, le battler, à la carte 21, le monde et qui est désormais libre devant la vie et son chemin n'est plus un chemin d'errance mais un chemin de liberté et finalement le fossé qu'il y a entre, la différence qu'il y a entre le chemin d'errance et le chemin de liberté est aussi étroit qu'un fil et aussi large qu'un fil, c'est à dire que la différence entre l'errance et la liberté ne tient peut-être simplement qu'à un état d'esprit.